Au cœur de la France, il était autrefois une terre sacrée, une contrée bénie des dieux, au centre de laquelle trônait le Mont Dumias: c'était le pays des Arvernes! A travers les âges, cette région, aux paysages envoûtants, est devenue une terre riche d'histoires et de légendes souvent oubliées... Bienvenue!

Thursday 15 January 2015

Le monument de Gergovie




Le monument trônant au sommet du célèbre plateau, aurait bien pu ressembler à tout autre chose que celui qu'on connait.

Jusqu'à la Renaissance, Gergovie est traditionnellement localisée à l'emplacement de la ville gallo-romaine de Clermont, Augustonemetum. C’est au XVIe siècle, un italien proche de l’évêque de Clermont, Gabriele Simeoni, remarque, en se fondant sur la toponymie, à environ six kilomètres au sud de Clermont-Ferrand, un plateau au pied duquel une ferme porte le nom de Gergoie. Simeoni rapproche immédiatement ce nom de la Gergovia de la « Guerre des Gaules » de César. A cette époque, le plateau porte le nom de Merdogne… 

Napoléon III, se prend de passion pour retrouver la Gergovia décrite par Jules César. En 1860, il fait entreprendre des fouilles conséquentes, non sur le plateau même mais à la Serre d’Orcet et à la Roche-Blanche, collines sur lesquelles, si Merdogne est effectivement Gergovie, devraient nécessairement être découverts les deux camps de César. Il est mis au jour des fossés et c’est là la « preuve » tant espérée. Napoléon III accepte dès lors la requête des habitants de Merdogne de rebaptiser leur village « Gergovie ».

En 1900, un concours est lancé afin de créer un monument au sommet du plateau de Gergovie. Voici un aperçu des différentes propositions reçues:


Project de tumulus présenté par le Dr. Dourif

 Le monument aurait 23 mètres de haut.
 
Project de tumulus présenté par l’abbé Guélon

Finalement, le projet de l’architecte clermontois Teillard sera retenu. Le monument, en pierre de Volvic, mesure 26 mètres de haut. Il est composé de trois colonnes, surmontées d’un casque gaulois. Le tout disposé sur un tumulus ouvert à deux endroits (Est et Sud-Est). Une inscription est gravée sur la face ouest du monument, rédigée en latin par le docteur Girard dont la traduction est la suivante : «En ce lieu, le chef des Arvernes Vercingétorix a infligé une défaite à l’envahisseur César». Les gradins masquant le socle en maçonnerie ont été aménagés en 1942.

Tuesday 13 January 2015

Le lac maudit


Le lac Pavin par temps de brouillard

"Le souffle maudit soulève les tempêtes pendant que les feuilles pendent sans balancer aux branches, et leur haleine attire dans les tourbillons l'imprudent égaré dans le gouffre"

Le Pavin est un maar: la lave remontant vers la surface rencontre des roches riches en eau (imaginez une éponge imbibée d'eau). Au contact du magma, l'eau se transforme instantanément en vapeur et, comme dans une cocotte minute, la pression monte, monte...monte! La couverture rocheuse est alors propulsée par la force des gazs et il ne reste alors qu'un vaste 'trou'. Ce 'trou' se remplit d'eau pour former un lac. Pour le Pavin, ceci s'est produit il y a environ 6 900 ans. Autant dire hier, à l'échelle des temps géologiques!

"Il suffisait qu'une pierre fut lancée [dans les eaux], même par temps calme, pour qu'aussitôt les flots irrités fussent soulevés en vagues furieuses et énormes..." 

Le lac Pavin est un lieu fascinant de par sa beauté, mais aussi par les nombreuses légendes qui l’entourent. Le nom du lac proviendrait du latin « pavens » qui signifie épouvantable. Les versions authentiques de ces histoires ont été retranscrites d'un manuscrits du XVIeme siecle, par Eusebio et Reynouard en 1925, dans un document intitulé Le Pavin et le creux de Soucy. Le Pavin y est décrit comme un lac aux eaux tourbillonnantes, sensibles au moindre mouvement, et recouvertes de brouillards.
 
"Les oiseaux sont rares dans les bois qui environnent le lac, la raison est que les fréquents brouillards que l'on voit sortir du lac en tout temps les en chassent, rendant ce lieu inhabitable" 

Comment concevoir qu'un tel visage du lac Pavin puisse avoir existé quand on le connaît aujourd'hui?

De nombreux spécialistes pensent que ces descriptions pourraient avoir été contemporaines d'un épisode d'activité volcanique du lac. Pas d'effusion de lave ici, mais plutôt une éruption gazeuse: une libération brusque et soudaine du gaz carbonique présent dans les eaux profondes du lac.... Le principe de fonctionnement est très simple.

Du fait de son refroidissement et de la cristallisation du magma, la profonde chambre magmatique, dégaze toujours du CO2. Le CO2 remonte alors le long de failles jusqu'à la surface. Ceci peut être vu à la Fontaine Goyon par exemple. Ce dégazement se produit aussi au fond du Pavin. La profondeur importante (92 mètres) et le régime méromictique du lac (quézako?! Ceci signifie que les eaux profondes ne se mélangent pas avec les eaux superficielles), permettent à de grande quantitées de gazs peuvent être dissoutes dans l'eau (Loi de Henry, expliquée ici). La moindre perturbation (glissement de terrain), vient destabiliser l'équilibre du système et une éruption gazeuse se produit.

Ce type d'éruption a été observé en 1986 dans le cas du lac Nyos au Cameroun et possède des grandes similitudes avec les observations formulées par les légendes. Il ne s'agit bien évidemment que d'une hypothèse, qui mériterait d'être davantage explorée par un travail d'archives conséquent.

Wednesday 7 January 2015

La table des Bergers



Il s'agit de pétroglyphes sur 2 dalles de basalte situées dans les bois au dessus du Mont Dore. Aucune études sérieuses n'ayant été conduites sur ces gravures, certains vous dirons qu'elles sont moyenâgeuses, d'autres qu'elles ont moins de 200 ans, d'autres enfin, que ça remonte au néolithique . . .

Croix et calvaires

En attendant, on y trouve des symboles, essentiellement à base de foi chrétienne (croix, calvaires), des rouelles, qu'on peut prendre pour des cadrans solaires.

Chacun pourra laisser libre cours á son imagination . . . 

45°33'42.66"N -   2°47'51.43"E

Tuesday 6 January 2015

Le sarcophage de L'Orante



Le sarcophage servait, avant la révolution, d’autel du Saint Esprit dans le transept Nord de la cathédrale de Clermont. Sauvé de la destruction en 1793 par un clermontois qui en fit un abreuvoir, il fut ensuite utilisé comme autel dans la chapelle des Carmes Deschaux avant d’être transporté dans la crypte de la cathédrale en 1960.

En marbre, c’est une cuve rectangulaire ornée sur trois cotes d’une frise de personnages dont les visages sont presque en ronde-bosse, á l’exception de ceux du deuxième plan. Sur la façade principale, les sujets se suivent en frise continue, encadrant la figure de la défunte dans l’attitude de l’orante, les bras levés vers le ciel.



Sarcophage de l'Orante situe dans la crypte de la cathédrale de Clermont.

La facture de ces sculptures est d’un extrême classicisme. Ce sarcophage doit être rattache aux ateliers d’Arles dont la production fut exportée dans toutes la Gaule. Très actifs au IVème siècle, ils rivalisent avec les sculpteurs de l’Italie romaine avant d’être supplantes au Vème siècle par les créations de Marseille, puis d’Aquitaine.