Au cœur de la France, il était autrefois une terre sacrée, une contrée bénie des dieux, au centre de laquelle trônait le Mont Dumias: c'était le pays des Arvernes! A travers les âges, cette région, aux paysages envoûtants, est devenue une terre riche d'histoires et de légendes souvent oubliées... Bienvenue!

Saturday 15 June 2013

La source Morange

Les sources du bassin hydrothermal de St Nectaire sont si nombreuses qu'il est impossible d'en faire l'inventaire complet. L'eau minérale sourd de toute part: du bord de la route, dans les prés, sur le flanc des collines, dans les fossés, caves... Prenez le temps de faire une  balade dans les rues et vallons alentours: vous y trouverez pour sûr une venue d'eau thermale! 
Saurez-vous trouver l'ancienne buvette de la source Morange? L'une des plus salée de la vallée! Voici un indice:


Une fois trouvée, n'abuser pas trop de son eau: elle a un fort pouvoir laxatif...


On trouve aux alentours, de nombreux suintements reconnaissables aux dépôts de couleur rouge comme cette source avec son massif de travertin:


 45°35'16.84"N   2°59'15.14"E

The St Nectaire's hydrothermal basin presents numerous mineral springs, that it is impossible to make a complete inventory. The mineral water comes out of the ground everywhere: on the side of the road, in the meadows, on the hillsides, ditches, basements ... Take the time to take a walk in the streets and surrounding valleys: you will find for sure come a thermal water!

Can you find the old refreshment source Morange? One of the saltiest of the valley!


Once found, do not abuse too much of its water: it has a strong laxative effect ...


There is many seeps around recognizable by the red oxyde deposits and the travertine.

Friday 14 June 2013

La momie des Martres d' Artières


Cet 'embaumement serait très remarquable en Égypte même, il est très surprenant en Auvergne..."
                              Georges Louis BUFFON

C'est le 4 février 1754, dans un champ marécageux entre Lignat et le village, que deux laboureurs des Martres d'Artière buttent sur une bien curieuse pierre. Comme elles sont rares dans la Limagne, ils décidèrent de la déterrer pour un usage future. 

On peut imaginer l’étonnement de ces deux paysans qui ayant enlever une partie de la terre, se trouvèrent devant une sorte de sarcophage en pierre 'grise et poreuse' sans sculptures, ni épitaphes. Les descriptions de Legrand d'Aussy nous donne les dimensions suivantes: "Il avait sept pieds de long, cinq pied trois pouces de haut, et trente deux pouces de large".

Ils crurent alors avoir trouve un trésors et redoublèrent d'efforts pendant deux jours et deux nuits afin de dégager ce tombeau en forme de coffre. Le poids de la pierre étant trop lourd ils ne purent l'ouvrir qu'à coups de pic, détruisant ainsi la pierre. A l’intérieur ils trouvèrent, non pas de l'or, mais un cadavre dans un sarcophage de plomb.... Le sarcophage et le tombeau étaient composés de deux pièces s'emboitant l'une dans l'autre. Le sarcophage présentait deux fentes de 2 pouces sur le dessus au niveau de la bouche et de l'estomac. La fonction de ces fentes, comblées d’étoupes, n'a pu être déterminer a l’époque. Le corps est enveloppé dans un suaire en forme de natte et des cheveux sont encore présent à l'arrière du crâne.

"Le tombeau avait, au midi, le ruisseau d'Artière, à la distance de vingt-six pas, et au nord, un grand chemin de vingt-quatre."

Les découvertes archéologiques étant fort fréquente dans la région cette découverte aurait pu passer inaperçue. Or, chose surprenante, l’état de conservation du corps est tel que l'enfant semble simplement endormi. En comparaison, les momies retrouvées en Égypte ressemble à du travail d’amateur!

La momie des Martres attira bientôt une foule de curieux et de scientifiques des régions alentours. Legrand d'Aussy, fait la remarque que le principe de momification égyptien laisse un corps dessécher par les sels et bitumes utilisés alors que la momie retrouvée aux Martres ne présente aucune mutilations. Ce mort était un enfant de 10-12 ans qui a conservé toute la "fraicheur et cet air de vie, que seul le sommeil peut laisser, et que la mort enlève toujours. [...] Les lèvres étaient fraiches et vermeilles; les mains, blanches et potelées; [...] les yeux qu'on aurait cru devoir être éteints et oblitérés, conservaient le brillant et la vivacité qu'ils ont dans l'homme vivant. " Le plus remarquable est que la peau a gardé sa souplesse même si elle présente une couleur jaunâtre du fait des onguents appliqués lors de la mort. La plupart des articulations se prêtent aux mouvements et les doigts ont même assez de ressort pour se restituer lorsqu'on les plie. Des aromates et autres onguents ont été retrouves sur le corps mais leurs compositions n'ont pu être déterminé avec les moyens de l’époque.

Les habitants des Martres d'Artière voyant en cette sépulture, celle d'un Saint, ils la transportèrent alors dans l’église la même semaine de la découverte. La paroisse est bien vite débordée par le flot de curieux, dont la plupart veulent ramener un bout de la relique. Les pèlerins commencent alors à arracher les dents, des bouts de peau, les bouts de tissu... Ayant eu connaissance de ces débordements, L'Évêque de Clermont ordonnele 17 février d’inhumer la dépouille dans le cimetière des Martres. C'était sans conter l'intervention de Louis XV qui, ayant eut connaissance de cette formidable découverte, exige que la momie soit envoyer au cabinet d'histoire naturelle afin d'y être étudiée. La momie est alors déterrée le 22 Fevrier et emmener à l’Hôpital Général de Riom qfin de préparer son envoi à Versailles. On déposa le corps dans une boite garnie de vitraux.

C'est le le 24 Avril 1756 que Georges Louis BUFFON reçoit la momie. Il en fait la description suivante: "Cette momie est l'une des pièces les plus curieuses qui fut au cabinet du roi. Jamais on n'a rien vu d'aussi merveilleux dans ce genre. C'est le chef d’œuvre de l'art des embaumements... C'est la plus parfaite des momies qui ont été connues jusqu'à présent. Un objet aussi intéressant m'engage à passer les bornes d'une description en comparant cette momie avec celles qui étaient connues des naturalistes avant qu'elle fût découverte... Jamais on avait vu de momie aussi parfaite."
 
Legrand d'Aussy revit la momie en 1787et s'affligea de  son état:  le corps été complétement desséché et racorni du fait des méthodes de conservation. Quelle ironie du sort! Après avoir passé plus de 1000 ans en un état remarquable, l'enfant retourna à la poussière en moins d'un an! 

La bonne nouvelle c'est que la momie auvergnate existe toujours! Après avoir trôné au Musée d'Histoire Naturelle aux cotés de ses confreres d’Égypte, elle est rangée en 1900 dans les réserves du musée de l'homme à Paris. Où elle se trouve toujours... La voici ci dessous:


Une question se pose alors: qui est donc cet Auvergnat qui reçut de si délicates attentions? Il fût, sans aucun doute, une personne importante. Les récits de l’époque mentionnent que les deux paysans, qui découvrirent la sépulture,  trouvèrent des bijoux et autres artefacts de valeur qu'ils emportèrent avec eux. Ces bijoux auraient pu nous en dire plus... ils nous restent alors que les hypothèses. 

Qui est donc ce peuple qui maitrisait à la perfection, l'art de l'embaumement? Etait-ce un habitant de l'oppidum de la Bade qui surplombe les Martres? Etait-il un des Sarrasins qui  ravagèrent l'Auvergne vers 730 de notre ère? Originaires d'Afrique du Nord, ils auraient pu remonter le savoir de la momification jusqu'en Auvergne?

Il est à noter que le terme 'martre' marque une nécropole dans la toponymie auvergnate...

 45°50'8.90"N   3°15'22.80"E

Le grenier de César



La montagne de Chateix est une petit colline située sur les contrefort de la faille de Limagne, juste au dessus de Royat. Il y a fort longtemps, un château appartenant au duc d'Aquitaine et d'Auvergne, s'élevait au sommet de cette colline.

Il paraît que l'on trouve sur ces flancs des reste des moellons issus d'anciennes habitation mais aussi une quantité considérable de grains brulés (seigle et froment). Ces grains calcinés se retrouvent sur tous les flancs de la montagne, déposés dans les replats des terrasses agricoles. On y trouve aussi des os et des dents d'animaux au milieu du charbon.

La légende voudrait que César, lors du siège de Gergovie, avait placé là les réserves de son armée. Obligé de fuir après la bataille contre Vercingétorix, il fit brûler ces vivres afin de les rendre inutiles pour l’ennemi.

Il est bien difficile de croire que César eut l'idée de stocker ses réserves sur la montagne de Chateix. C'est un endroit bien éloigné de Gergovie, de plus les camps de César se trouvaient sur le versant sud de l'oppidum....



45°46'3.41"N   3° 3'7.06"E

The 'Puy de Chateix' is a small hill on the spur of the fault Limagne, just above Royat. Long ago, a castle belonging to the Duke of Aquitaine and Auvergne, was standing on top of this hill.

It is possible to find on its slopes rubbles from this old castle. But also, a considerable amount of burnt grains (wheat and rye). These grains are found charred on all sides of the mountain, placed in the benches of agricultural terraces and mixed with bones and animal teeth.

Legend has it that Caesar, during the siege of Gergovia, had placed there the army reserves. Forced to flee after his defeat against Vercingetorix, he burned the food to make sure it would be useless to the enemy.

It is difficult to believe that Caesar had the idea to store the army's  reserves on the mountain of Chateix. It is a very remote location from Gergovie as it is believe that Caesar set up his army camps on the south slope of the oppidum ....